J'aimerais pouvoir compter sur leurs paroles et leurs promesses et leurs éclats d'amour.
Mais la plupart du temps, je n'y vois que des débuts de nuit et des promesses de fusillade.
Je trouve que le temps est long et en même temps que les journées passent vite . Je n'ai absolument aucune idée de ce que je veux écrire. Je veux être aux spectacles en permanence.
Je me laisse complètement vivre, je ne force plus aucune phrase, je ne cherche plus la blessure,
Mais pleurer pour une vie ne ramène pas la vie. Et je suis à court de sortilège.
C'est comme si j'avais démultiplié mon âme en plusieurs entités, mais qu'aucune n'était la bonne.
je n'arrive plus à écrire, je veux dire, c'est terrifiant, tous les élans s'éteignent, on dirait que je crache sur mes phrases pour les étourdir, les étouffer, les noyer (ses bâtardes) et voilà qu'il n'y a plus rien qui sort de moi
juste, je dépose des choses sur une feuille et ses choses sont mauvaises
juste, je ne sais pas ce que j'attends
la littérature ne me rend vraiment pas commode
Le théâtre c'est ma messe, mon rituel païen. J'y vais comme on entre à l'église, mais une église dont les fondations sont en feu, et dont les vitraux reflètent des kaléidoscopes de ce que pourrait être un paradis qui va mal. J'y vais en portant des ailes d'ange brisés avant la chute, j'y vais avec un goût de cire bouillante dans la gorge, avec une vitre cassée dans la main, je n'ai plus peur, et je suis chez moi, et j'ai le ventre sale.
« Israël détruit son image et sa crédibilité »
au lieu de dire, simplement : Israël commet un Génocide
on en est là
« C’est toujours l’humour qui m’a sorti des pires périodes, même s’il ne m’a jamais sorti de rien pour de bon. »
Relevés, Quentin Leclerc
Je vous jure que si mon putain de recueil n'arrive à forcer la porte d'aucune maison d'éditions, je l'auto édite aux éditions Ma poésie ne marche pas (mais elle sait piloter une fusée).
Stay tuned.Je n'ai pas la chance d'avoir beaucoup d'ami·es (est-ce une chance d'avoir beaucoup d'ami·es ? (commencez pas avec vos vieilles questions)) et comme l'écriture n'est plus trop au centre de mes préoccupations ces derniers temps (pourquoi t'arrêtes pas d'en parler alors ? Eh.) je fais davantage de cuisine ; je cherche des recettes et je les teste, je les réussis et je les rate, j'essaie de manger mieux, à ma manière.
Aussi le théâtre reprend demain.je mange pour le principe, mais je veux juste écrire, c'est la pure vérité
Le Passé est définitivement un chef d’œuvre. Si vous atteignez l'intensité du jeu de Victoria Quesnel, alors vous emportez un énorme morceau de mon cœur, que vous pouvez disposer sur un de vos meubles ; vous pouvez l'exposer là, et vous dire que quelque chose a été gagné.
C'est marrant que ce soit le théâtre qui me déclenche comme ça, des états, j'ai envie de dire, de frénésie passagère, des états où je perds la sensation de ma propre faim, des états où j'oublie ma fatigue, j'oublie que je dois encore me lever le lendemain, des états où je voudrais errer dans la nuit tiède, entre les lampadaires allumés, des états où ma propre solitude n'est plus tellement un poids, des états où je chuchote en pleine rue, où je répète des phrases au feu rouge, je répète, je me remémore, je ne veux surtout pas oublier, je veux que ça marque, que mon corps se souvienne, que le souffle se coupe et qu'il ne revienne que plus tard, oui, plus tard,
laissez moi là bas encore,
encore,
là bas
encore
« les cieux s'ouvrirent »
A deux reprises, j'ai lu de longs passages de Mars de Fritz Zorn à voix haute, avec de la musique en fond, et à deux reprises, j'ai fini en larmes. La première fois, juste parce que c'était beau. La deuxième, parce que ça parlait de quelque chose dont je ne parle pas, quelque chose que j'ai enfoui et que je ne laisse pas ressurgir, et je me suis rendu compte, alors, à quel point des pans entiers de ma mémoire étaient à vif, et à quel point un rien pouvait les mettre à feu.
