je fendrai les mers, toutes, je vaincrai le vide, je déploierai mon sabre, je découperai les têtes des orques,
toutes mes épopées concentrées, je ferai hurler les livres, tous,
je coulerai les navires, les royaumes, je
je serai un·e rebelle, mais un·e rebelle qui publie
dans la collection blanche de Gallimard, t’as vu
personne ne te demande pardon, en vérité, personne ne te demande vraiment pardon
tu fais des efforts de dingue pour ne blesser personne, tu retournes tout contre toi, tu frappes dans les murs, et personne ne viendra jamais, avec toute la sincérité de la terre, simplement te dire : je suis désolé·e
je sais pas, peut-être qu’il faudrait que je décroche les lustres pour qu’on me remarque, que j’arrache des membres, que je balance tout dans une fosse gigantesque, que je foute le feu à la fosse, que l’incendie déborde et commence à brûler vos maisons
peut-être que c’est ça qu’il faudrait, ça et simplement ça, le feu dans vos maisons, sans vraiment le faire exprès, oups et voilà
le feu sur vos chats vos chiens vos cuisines vos hamsters vos Nike vos sweats Carhartt à 253 euros, c’est ça peut-être
je m’embête à essayer de rester trop poli·e
je m’embête à essayer de rester propre auprès de vous
alors que la boue vous embarque les lèvres
écrire est souvent la seule chose qui me calme et me détend et m’empêche de tout fracasser
(dites-vous que si je ne démonte la gueule de personne, c’est en partie grâce à ça)
souvent je lis des extraits de livres qui sortent et je sais pas, on dirait que ces livres ont été écrit il y a 50 ans, 100 ans, 1000 ans, je veux dire, l'odeur de poussière... je vais éternuer
A chaque fois que je réécoute Chappell Roan, je me rappelle à quel point j'adore Chappell Roan.
Chappell Roan vient chercher chez moi quelque chose de très bizarre, quelque chose de l’adolescence, mais d'une adolescence fictive, une adolescence de cinéma, une adolescence de films américains.
j'ai tous les livres pour moi, tous les jeux, tous les spectacles, tous les films
je ne suis plus un·e enfant mais je ne suis plus un·e adulte non plus, en fait, ce sont deux formes que je n'ai jamais vraiment été
j'ai toujours oscillé, toujours basculé dans des réalités plus fantômes, les quartiers de mon enfance sont déserts et les appartements de ma vie d'adulte existent seulement dans les reflets des vitres sales
et moi je jette des pierres sur tout ça, je marave la gueule de tout ça, je provoque des éboulements sur les âges que vous voulez m'attribuer
c'est fou ça, de s'acharner à ce point
c'est comme si j'étais en train de tuer tous les mots de nos bouches, avec rien pour les remplacer
Vous savez le côté old school de ce blog, le côté demi-habile, demi-kitsch, le côté pas l’air trop fini, et bien moi je l’aime comme ça.
Il n’est pas toujours tellement plaisant de fabriquer des choses aux allures très modernes et très abouties.
C’est vrai, après tout, je n’ai pas toujours le cœur à faire les choses bien.
Ma liste de courses est devenue un mélange entre survivalisme et chicorée.
Je me rends compte, quand même, que c’est souvent le bonheur des autres qui me rend triste, me ramène à tout ce qu’il y a de plus minable chez moi. Je crois que c’est ce qui contribue à faire de moi une parfaite petite ordure. Vos photos de vacances parfaites, l’amour que vous recevez, vos vies de rêve, j’ai l’impression que c’est tout ce qu’on cherche à ne pas me donner, à ne jamais me mettre entre les mains. Cette tristesse peut faire de moi quelqu’un d’assez colérique, quelqu’un qui frappe les objets, quelqu’un qui tremble, ne parvient pas du tout à se calmer, quelqu’un qui sort dehors après que la nuit soit tombée, histoire de cracher par terre, sans que personne ne me condamne.
Je crois que je suis en train d’écrire un nouveau recueil de poèmes et je crois que ça me fait grave du bien.
Ces derniers jours, je me perds dans des chaînes de vidéos qui t’expliquent comment préparer le kit edc le plus pratique, compact, efficace. Le plus important dans cette histoire, c’est que chaque kit doit être adapté à l’environnement dans lequel tu vis (en gros, ne t’encombre pas d’une scie pliable si tu vis en pleine ville) et à tes besoins quotidiens persos.
Je prends beaucoup de notes, je compare pendant de longs moments les objets présentés comme indispensables, les meilleures marques, le meilleur rapport qualité-prix, et puis je dresse ma liste, je l’affûte un peu tous les jours. Je crois que je passe trop de temps à peaufiner mon kit idéal ; d’un autre côté, je ne dois pas me tromper. La dernière règle à prendre en compte est : il faut que tout serve.
Ça me rassure de ouf de me dire, face aux grosses catastrophes à venir : il y a moyen de se préparer un minimum.
(Même si je sais qu’en vrai, on n’est jamais prêt·es pour ça.)
Cela me ramène aussi au fait que j’adore tout simplement les objets qui prennent peu de place, et qui sont très pratiques et fonctionnels. Des objets que l’on peut toujours fourrer dans sa poche ou dans sa banane d’1,5 litres. Des objets comme les couteaux suisses, les sifflets-boussole, les lampes de poche toutes petites et les mini pinces-clé de 125mm.
Ma passion.
Vous me direz, chacun ses trucs.