Janvier 2025

Si vous avez 1h38 devant vous : regardez Queendom de Agniia Galdanova.


Mes textes en cours d'écriture ne parlent de rien, ils pleurent, ils trichent, ils s'affrontent et ils attendent patiemment que quelqu'un leur annonce : ton triomphe n'est plus très loin.
« on écrit parce qu’on est triste ; écrire structure la tristesse et la rend plus violente ; on écrit parce qu’on met à distance la tristesse ; finalement, on aime quelqu’un, on écrit ; le livre montre qu’on a aimé, qu’on a conservé un souvenir, – que, dans toute cette destinée absurde, on a fait un acte qui avait du sens. »
Poésie du dimanche 1

« Les grands amis doivent s'aimer des masses. »

j'arrive pas trop à écrire en ce moment
(parfois, les réactions des gens qu'on aime sont assez inattendues)
j'arrive pas trop à lire non plus
j'aimerais bien trouver plus de livres qui m'obsèdent, me font rallumer la lumière en pleine nuit, des livres avec des phrases qui me hantent et me poursuivent, des livres qu'on garde toujours un peu près de soi ; même après les avoir lus, mais si trop de livres m'obsédaient, ce serait un peu relou aussi

« Il ramène péniblement à sa voiture un ordinateur, des photos de famille et sa trompette. "Ça n'a aucun sens. Vous avez bien vu, toutes les maisons dans toutes les directions ont disparu, décrit-il. Je ne sais pas vraiment quoi penser de tout ça. Personne d'autre ne peut vivre ici."»

« Un jour, vous nagez dans la piscine et le lendemain, tout a disparu. »

Les réactions des stars face à Los Angeles qui brûle, c'est mon Goncourt à moi.


(je suis éclaté.e)
(cette semaine n’a aucun sens)
(j’ai l’impression d’être un jour de la semaine qui n’existe pas)

Tout le monde négocie pour former des gouvernements très à droite.
Moi, je négocie pour ma propre sensation de paix intérieure. Elle passe par beaucoup de silence, et d’écriture, et de spectacles.

Dites aux gens que vous aimez que vous les aimez.


On voit des villes entières s’effondrer, des villes trois ou quatre fois plus grandes que Paris, des quartiers debouts, puis en ruines.
Un jour il y a des maisons et vos voisin.es et leurs palmiers et leurs piscines et leur cuisine américaine toute équipée, et le lendemain il n’y a plus rien. Et les réactions de certain.es, c’est juste qu’il faudrait plus de pompiers ; pas qu’il faudrait à tout prix tenter de stopper les causes des incendies (aka le productivisme délirant du système capitaliste), non, mais qu’il faudrait juste beaucoup plus de pompiers.

Il n’y aura jamais assez de pompiers.


J'aimerais bien changer de pseudo à chaque nouveau texte, mais je crois que ça ne constitue pas une super stratégie marketing.

Imagine, je m'appelle Balthazar3666.

(ce qui dans ma langue signifie : disparaître dans le paysage)


« Mon parti pris, c’est que ce numérique dominant, tel qu’il est aujourd’hui proposé de manière hégémonique par les géants du numérique, n’est pas acceptable. Il n’est pas émancipateur, mais largement aliénant. Il n’est pas choisi, mais largement subi. » Le numérique est politique

C’est comme si on faisait reculer mon imaginaire au lieu de l’amplifier.
Oui, c’est bien écrit et non ça ne me suffit pas et non je ne trouve pas le « tour de force » incroyable, j’ai l’impression que ce sont des choses que j’ai lues 1534 fois auparavant, sous des augures un chouïa différents, mais qui, dans le fond, sont juste une répétition infernale d’un même grand rêve un peu chiant.

Bouarf

Des fois je me dis : à part Bolaño, qui trouve vraiment grâce à tes yeux ?

Des fois je me dis : un jour, je ne pourrai plus du tout lire Bolaño.


Ces infinis débats sur le déclin de la langue ou son appauvrissement ou sa vitalité — je crois que je m'en fous.

Poursuivons la B.O de mon spectacle imaginaire : WATCH ME GO

Je sais pas tellement depuis quand « dire la vérité » est devenu le critère du génie, mais bon, bon, des fois, je loupe les tendances.


c'est un truc de ouf comme j'ai pas envie d'aller travailler en ce moment, là je voudrais sauter directement jusqu'au dimanche, parce que dimanche, je vais au théâtre, et c'est l'élan, quelque chose de possible et qui me tient en dehors de toutes les apocalypses, le théâtre, les spectacles, tout ça, l'élan qui me tient

David Lynch est mort aujourd'hui et ça me rend triste, parce qu'il ne créera plus jamais rien.

c'est marrant des fois, vous croyez que vous aimez des gens, et des fois vous vous dites simplement : en fait, je crois que je n'aime personne ; et les deux propositions sont aussi fausses et aussi vraies, et elles vous laissent un goût de moutarde dans la gorge


Parfois, j'ai l'impression que plus personne ne sait garder de secret, que tout le monde balance tout à tout le monde ; alors que moi, quand on me confie quelque chose – que ce soit un secret, ou juste un film à regarder – j'en prends un soin extrême, je regarde le film seul.e et tard dans la nuit, je ne répéterai jamais le secret à personne.

Le roi du silence, c'est moi.